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Travail

" J'ai fait ce film ( 8 fois debout ) au moment de l'exaltation sans nuance de la valeur travail : avoir une identité, c'était avoir un travail. Or pour beaucoup de gens, le travail - comme le chômage - est subi. J'avais envie de personnages qui ne parviennent pas à s'identifier par le travail.Denis Podalydès lâche, lors d'un entretien d'embauche, que travailler n'était pas une évidence pour lui. Il dit aussi que le doute a sa place dans l'entreprise et qu'il faudrait payer quelqu'un pour douter... Bien sûr, c'est énorme, c'est kamikaze, mais il y a une part de vérité. Moi, je me dis que j'aurais pu être employé là : au bureau du doute. "

 

Xabi Molia, réalisateur du film 8 fois debout, dans un entretien pour Téléraman° 3144 du 14 avril 2010

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"Dès son entrée dans la vie, le jeune homme, au lieu de lire les poètes ou d'écouter la musique de Mozart, entend la voix de la triste expérience qui lui dit : "Travaille dix-huit heures par jour, où, après-demain tu expireras de faim dans la rue !"

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Stendhal : "Promenades dans Rome" 1829

" Les mains sont restées dans les poches. "On disait rien". L'un après l'autre, les noms sont tombés " C'est étrange comme on était calme. On disait rien. pourtant on avait envie, on sait pas, de crier, de casser ; la tension était là dans notre silence la colère tout au fond. C'était pas des fainéants, pas des tire-au-flanc qu'on nous arrachait. Des mecs bien, qui bossaient. À la tristesse, ils ajoutaient la honte, c'est ce qu'ils disaient " on a rien fait". Ils sont restés silencieux, en bleu de travail dans les odeurs d'huiles et de dissolvants, avec des envies de pleurer. Il y avait le silence des machines et soi qui ne partait pas."

 

Patricia Cottron-Daubigné : extrait de Croquis-Démolition, 2011 Paru aussi dans " L'insurrection poétique, manifeste pour vivre ici" Éditions Bruno Doucey, 2015.

Par Auteurs
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