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" J'ai fait ce film ( 8 fois debout ) au moment de l'exaltation sans nuance de la valeur travail : avoir une identité, c'était avoir un travail. Or pour beaucoup de gens, le travail - comme le chômage - est subi. J'avais envie de personnages qui ne parviennent pas à s'identifier par le travail.Denis Podalydès lâche, lors d'un entretien d'embauche, que travailler n'était pas une évidence pour lui. Il dit aussi que le doute a sa place dans l'entreprise et qu'il faudrait payer quelqu'un pour douter... Bien sûr, c'est énorme, c'est kamikaze, mais il y a une part de vérité. Moi, je me dis que j'aurais pu être employé là : au bureau du doute. "

 

Xabi Molia, réalisateur du film 8 fois debout, dans un entretien pour Télérama n° 3144 du 14 avril 2010

Doute

Pierre Michon, photo bertini.jpg

" Je suis un homme pour qui le monde visible existe - je dirais même que je ne crois que ce que je vois ( et en littérature aussi bien : je ne crois qu'aux auteurs qui me donnent à voir un peu de monde ) . Alors bien sûr la peinture, sa duplication du monde, sa redondance sur le visible, sa tractation toujours recommencée avec ce qui est, tout cela est pour moi pain bénit : elle me garde de douter du monde, la peinture, ce que ne fait pas toujours la littérature. "

Pierre Michon : " Le roi vient quand il veut "

Notre doute augmente avec notre savoir. Tout savoir est un doute.

 

Qui sait plus s'inquiète plus, désespère plus et se perd plus.

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Wadih Saadeh : " Le texte de l'absence et autres poèmes "

Actes Sud 2010

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Michel Houellebecq, Porto Alegre 2016

Je suis un paragraphe. Cliquez ici pour ajouter votre propre texte et me modifier. C'est facile.

" Douter ne me plaît pas moins que savoir"

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Dante : L'enfer, XI, 93 (Lu dans les Essais de Montaigne)

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" Je suis allé une fois à Sao Paulo, c'est là que l'évolution a été poussée à son terme. Ce n'est même plus une ville mais une sorte de territoire urbain qui s'étend à perte de vue, avec des favellas, des immeubles de bureaux gigantesques, des résidences de luxe entourées de gardes armés jusqu'aux dents. Il y a plus de vingt millions d'habitants, dont beaucoup naissent, vivent et meurent sans jamais sortir des limites du territoire. Là-bas les rues sont très dangereuses, même en voiture on peut très bien se faire braquer à un feu rouge, ou prendre en chasse par une bande motorisée : les mieux équipées ont des mitrailleuses ou des lance-roquettes. Pour se déplacer, les hommes d'affaires et les gens riches utilisent presque uniquement l'hélicoptère ; il y a des terrains d'atterrissage un peu partout, au sommet des buildings des banques, ou des immeubles résidentiels. Au niveau du sol, la rue est abandonnée aux pauvres- et aux gangsters. ... J'ai des doutes , en ce moment. J'ai des doutes , de plus en plus souvent, sur l'intérêt du monde qu'on est en train de construire. " 

Michel Houellebecq : " Plateforme ", 2001

Par Auteurs
M. de Kerangal
Sylvie Germain
Pirandello
Virginia Woolf
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