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           Nouvelles pages  : 

Août  2023 : Universel

Novembre 2022 : Poésie

Juin 2022 : Doute

                Articles : 

Solitude : Barbara ( déc. 2023)
     

Publications récentes :

Février 2022

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" Qui aura le droit de s'indigner (...) si l'islam un jour répond par un fanatisme et une vaste révolte à l'universelle agression"

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Jean Jaurès : extrait de "L'ordre sanglant", article pour l'Humanité, Paris, 22 avril 1912.

Vu dans le magazine Le Monde Diplomatique, Manière de Voir n°166 Aout-Septembre 2019

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page Islam

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Novembre 2021

 

Téhéran

 

Dieu que Téhéran était triste. Le deuil éternel, la grisaille, la pollution. Téhéran ou la peine capitale. Cette tristesse était renforcée, encadrée, par la moindre lumière ; les fêtes abracadabrantes de la jeunesse dorée du nord de la ville, si elles nous distrayaient sur le moment, me précipitaient ensuite, par leur contraste éclatant avec la mort de l'espace public, dans un spleen profond. Ces jeunes femmes magnifiques qui dansaient, dans des tenues et des poses très érotiques, en buvant des bières turques ou de la vodka, sur de la musique interdite en provenance der Los Angeles remettaient ensuite leurs foulards et leurs manteaux et se perdaient dans la foule de la bienséance islamique...

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Mathias Enard : extrait de " Boussole", Éditions Actes Sud, 2015

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page Villes 2

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Mai 2021

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Savoir la vérité n’a jamais servi à grand-chose.
Il faudra bien qu’on s’en aperçoive un beau jour.
Le bonheur est dans l’enchantement et non dans la vérité.
Il ne s’agit pas de savoir ce qu’est la vie et ce qu’est la mort, il s’agit de bien vivre et de bien mourir, et c’est loin d’être l’affaire de la vérité.

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Jean Giono.  Page Vérité.

 

l'auteur allemand Erich Maria Remarque pendant son séjour à l'hôtel Curhaus, Davos en 1929.

Février 2021

 

" Aujourd'hui encore, des économistes, des hommes politiques, notamment dans le camp républicain aux Etats-Unis, émaillent de justifications naturalistes leurs discours prônant le chacun pour soi. A les entendre, puisque l'homme est naturellement égoiste, il serait contre-nature de proposer des réformes allant dans le sens de la solidarité ou d'une réduction des inégalités. Nous ne serions, disent-ils, que motivés par la conquête du pouvoir, l'accumulation de biens matériels, sans aucune considération pour les autres.

  Ces discours sont anciens. Darwin avait à peine publié que, déja, on lui faisait dire - au mépris de ses textes - que l'homme se devait d'être un loup pour l'homme. Au nom du struggle for life*, de la lutte pour la survie, ce qu'il n'a jamais écrit.

  Pour un biologiste, tout particulièrement pour un éthologue, c'est énervant, pour ne pas dire plus. A fortiori quand vous avez passé quarante ans à étayer la thèse inverse. Pour ma part, j'en suis sûr : le sens de la solidarité nous vient du fond des âges, il est profondément ancré dans notre nature.

 

*lutte pour la survie

  

Frans de Waal, entretien dans la revue XXI n° 12 novembre décembre 2010

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page Égoïsme

Mars 2021

 

" Pour moi, le front est un tourbillon sinistre. Lorsqu'on est encore loin du centre, dans une eau calme, on sent déjà la force aspirante qui vous attire, lentement, inévitablement, sans qu'on puisse y opposer beaucoup de résistance. Mais de la terre et de l'air nous viennent des forces défensives, surtout de la terre. Pour personne, la terre n'a autant d'importance que pour le soldat. Lorsqu'il se presse contre elle longuement, avec violence, lorsqu'il enfonce profondément en elle son visage et ses membres, dans les affres mortelles du feu, elle est alors son unique amie, son frère, sa mère. Sa peur et ses cris gémissent dans son silence et dans son asile : elle les accueille et de nouveau elle le laisse partir pour dix autres secondes de course et de vie, puis elle le ressaisit, - et parfois pour toujours. Terre ! terre ! terre ! Terre, avec tes plis de terrain, tes trous et tes profondeurs où l'on peut s'aplatir et s'accroupir, ô terre dans les convulsions de l'horreur, le déferlement de la destruction et les hurlements de mort des explosions, c'est toi qui nous as donné le puissant contre-courant de la vie sauvée. L'ébranlement éperdu de notre existence en lambeaux a trouvé un reflux vital qui est passé de toi dans nos mains, de sorte que, ayant échappé à la mort, nous avons fouillé tes entrailles et, dans le bonheur muet et angoissé d'avoir survécu à cette minute, nous t'avons mordue à pleines lèvres... Une partie de notre être, au premier grondement des obus, s'est brusquement vue ramenée à des milliers d'années en arrière. C'est l'instinct de la bête qui s'éveille en nous, qui nous guide et nous protège. Il n'est pas conscient, il est beaucoup plus rapide, beaucoup plus sûr et infaillible que la conscience claire ; on ne peut pas expliquer ce phénomène. Voici qu'on marche sans penser à rien et soudain on se trouve couché dans un creux de terrain et l'on voit au-dessus de soi se disperser des éclats d'obus, mais on ne peut pas se rappeler avoir entendu arriver l'obus, ni avoir songé à se jeter par terre. Si l'on avait attendu de le faire, l'on ne serait plus maintenant qu'un peu de chair çà et là répandu. C'est cet autre élément, ce flair perspicace qui nous a projetés à terre et qui nous a sauvés sans qu'on sache comment. Si ce n'était pas cela, il y a déjà longtemps que, des Flandres aux Vosges, il ne subsisterait plus un seul homme. Quand nous partons, nous ne sommes que de vulgaires soldats, maussades ou de bonne humeur et, quand nous arrivons dans la zone où commence le front, nous sommes devenus des hommes-bêtes..."

 

Erich-Maria Remarque,  " À l'Ouest, rien de nouveau " Éditions Stock, 1929.

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Page Guerre/ 2

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Décembre 2020

 

"Ecrire la Vérité ou ma vérité ? Ma vérité. Et si ce n'est pas la Vérité ? Alors écrire l'erreur, mais la mienne"

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Imre Kertesz :  "Journal de galère" Actes Sud, octobre 2010

page Vérités

Décembre 2020

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" Il y a dans toute la ville un air d'opulence presque déprimant qui culmine dans la "grande place" qui entoure le Grand Théâtre, établissement de très beau style ceint de colonnes, d'arcades, de réverbères et de cafés pleins de dorures. On a l'impression d'un monument élevé à la gloire de la bouteille bien choisie. Si je ne m'étais pas interdit de m'attarder, j'aurais envie de m’appesantir sur ce sujet et, au risque de donner l'impression que je m'égare, j'établirais un parallélisme entre le bon bordeaux et les plus hautes qualités de l'esprit français ; je soutiendrais que l'on retrouve le goût d'un vrai bordeaux dans les meilleures manifestations de cette excellente machine et, réciproquement, qu'il y a quelque chose de raisonnable et d'achevé, à la française, dans un verre de pontet-canet. Le danger d'une telle digression serait de permettre trop facilement au lecteur de me contredire en disant que le bon bordeaux n'existe pas. A quoi je ne pourrais rien répondre. Je serais incapable de lui dire où le trouver. Je ne l'ai certainement pas trouvé à Bordeaux, où j'ai bu un liquide fort commun, et il est de notoriété publique qu'une grande partie de l'humanité passe son temps à le chercher en vain. On s'est donné l'air de l'exhiber à l'exposition qui avait lieu au moment de ma visite, "exposition philomatique" abritée dans un ensemble de gros bâtiments temporaires installés sur les allées d'Orléans et que les Bordelais considéraient alors comme l’attraction la plus remarquable de leur ville. On y trouvait des pyramides de bouteilles, des montagnes de bouteilles, sans parler des caisses et des meubles à bouteilles. La contemplation de ces échafaudages rutilants n'avait bien entendu rien de très convaincant : ce qui me frappa fut l’extrême impertinence de cette manifestation. Le bon vin n'est pas un plaisir optique, c'est une émotion intérieure ; et s'il y avait une salle de dégustation sur place, en tout cas je ne l'ai pas découverte. Il est vrai que je n'ai pas occupé à la chercher la demi-heure que j’ai passé dans ce stupéfiant bazar. Comme toutes les "expositions", celle-ci m'a paru pleine d’horreurs et donnait une idée peu optimiste de la masse des choses sans intérêt avec lesquelles l'homme traverse les âges. Tant de bagages pour un si court voyage !..."

 

Henry James : " Voyage en France", Première publication en 1884, Robert Laffont, 1987.

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page Villes/2

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